Quel est votre parcours professionnel ?
Mon parcours professionnel a commencé chez Trasis fin 2016, juste après la défense de ma thèse que j’ai réalisée au Centre de Recherches du Cyclotron à l’ULiège. Trasis est une société qui fabrique et commercialise des automates de synthèse pour la production de traceurs radioactifs (pour l’imagerie médicale et la thérapie ciblée). En tant que radiochimiste, ma première mission a été de développer et industrialiser des procédés de production de radiotraceurs sur ces automates. En 2017, j’ai eu la chance de pouvoir prendre le leadership de cette équipe de 4 radiochimistes, qui depuis a grandi et s’est transformée en département multidisciplinaire comptant 16 chimistes (dont plusieurs diplômés de l’ULiège évidemment).
Quelle est votre position actuelle et quelles sont vos missions ?
Je suis actuellement responsable du Département de Chimie chez Trasis. Mes missions sont d’assurer que notre département délivre tout ce que Trasis est en droit d’attendre de ses chimistes afin de continuer à développer ses activités. Par exemple :
- Avoir une équipe correctement staffée et formée, disposant des outils de travail nécessaires ;
- S’assurer que des méthodes de travail efficaces soient mises en place et suivies ;
- Prioritiser, suivre et finaliser des projets de nouveaux procédés et produits en accord avec les besoins du marché et les objectifs de la société ;
- Suivre les budgets et autres indicateurs de performance du département ;
- S’assurer que les problèmes sur les procédés existants sont identifiés et résolus, etc.
Vous l’aurez compris, il y a bien longtemps que je n’ai plus touché une paillasse autrement que pour m’y appuyer et discuter des sujets chauds avec les (vrais) chimistes.
Quel est l’aspect de votre métier qui vous plait le plus ?
Le fait que le travail dans le secteur privé m’ait appris de nombreuses choses que des années d’études scientifiques ne nous enseignent pas ou peu : la gestion des relations humaines (= le management), une vision et compréhension des marchés, l’esprit d’entreprenariat et de prise de risque, la notion de « produit » commercial. Naturellement, j’ai aussi pu accumuler de nombreuses nouvelles connaissances dans le champ strictement technique de nos applications chimiques, analytiques et électromécaniques.
Travaillez-vous seul ou en équipe ?
Celui qui travaille seul au sein d’une société comptant plus d’une seule personne, fait face à de gros problèmes… après un projet de thèse mené de façon relativement solitaire, j’ai découvert les projets intégralement réalisés en équipe et c’est encore bien plus motivant, efficace et enrichissant !
Êtes-vous amené à voyager ?
Oui, quelques fois par an pour aller à des congrès à des fins de formation continue et de développement de nos relations et projets avec nos partenaires. Ça permet de changer d’air, prendre du recul et de continuer à découvrir d’autres façons de voir les choses.
Quelles qualités faut-il selon vous pour exercer votre métier ?
Être pragmatique ; avoir soif d’apprendre ; avoir plus envie de résoudre des problèmes que de s’en plaindre ; avoir le sens des priorités ; avoir la capacité de finaliser des projets malgré leurs imperfections ; avoir une grande capacité d’adaptation.
Pourquoi, selon vous, faut-il étudier la Chimie ?
C’est un excellent moyen de décrocher un emploi à la sortie de ses études ; il y en a pour tous les gouts dans les métiers de chimiste et le marché est en recherche continue de talents.
Plus philosophiquement, j’aime beaucoup la chimie mais elle n’est pour moi pas une fin en soi. Cependant, c’est je pense le meilleur outil qui soit pour assouvir ma vraie passion, qui est la compréhension du monde qui nous entoure ; si cette finalité vous intéresse, je vous conseille les études de chimie comme moyen d’y parvenir.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui veulent se lancer dans des études de Chimie ?
Travaillez fort à vos études; mettez-vous au contact du monde professionnel aussi tôt que possible (stages, jobs d’étudiants, mémoire) pour identifier les applications et environnements qui vous plaisent et vous déplaisent; intéressez-vous aux domaines de la chimie qui correspondent à des besoins ou des réalités sociétales ET qui correspondent à vos valeurs et à ce que vous voulez laisser aux générations suivantes ; remettez régulièrement ce dernier point en question.
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Publié le 18 mai 2022 par Wendy Müller